Nous considérons que l’animal est une richesse inestimable pour la ferme – il apporte à la fois vie, énergie, biodiversité, équilibre et bien sûr fumure pour le bon fonctionnement de l’organisme agricole. Lorsque l’animal est présent sur la ferme, ses conditions de vie et son alimentation doivent correspondre à ses besoins naturels.
Adapter l’élevage à l’animal et non l’inverse
Le respect des êtres vivants est la priorité absolue des agriculteurs et agricultrices Demeter, qui considèrent que les animaux se sont développés de manière à s’adapter à leurs besoins et à leur nature. Par exemple, la corne est un organe particulièrement important : c’est un organe sensoriel, indispensable à une bonne communication au sein du troupeau et qui contribue au bien-être général et au métabolisme de l’animal.
Cette approche se traduit dans le cahier des charges Demeter par le respect de l’intégrité physique de l’animal, un espace de vie et une alimentation adaptés à l’espèce. Ainsi, les agriculteurs Demeter ne forcent pas les animaux à s’adapter aux “conditions de production”, mais aménagent plutôt la ferme aux besoins de l’animal.
Les exigences du cahier des charges Demeter
Nos cahiers des charges définissent les plus hautes exigences pour le respect de l’animal, et notamment :
- Interdiction de la grande majorité des mutilations animales – et celles qui sont autorisées le sont uniquement sous anesthésie ou analgésie. Nous interdisons l’écornage, l’arrachage des dents, la coupe des oreilles et des becs. La castration pour les bovins et les porcins est autorisée, mais interdite pour les volailles (vous ne trouverez pas de chapons Demeter…) ;
- Accès à un parcours extérieur (comme en agriculture biologique) ;
- Densité des animaux inférieure à celle autorisée en agriculture biologique ;
- Lieu de vie et alimentation adaptés à l’espèce ;
- Alimentation 100% biologique, de qualité Demeter à hauteur de 70% minimum. Au moins 60% de l’alimentation doit être produite sur la ferme qui élève les animaux.
Les vaches ont des cornes !
En France, les vaches sont très majoritairement écornées, particulièrement depuis les années 1970, lors du début de la concentration des élevages.
Sur les fermes Demeter, les vaches gardent leurs cornes. Et il y a plusieurs bonnes raisons à cela. Tout d’abord, la corne est un organe vivant très vascularisé et innervé qui grandit tout au long de la vie de l’animal. Chaque corne est unique, un peu comme une empreinte digitale. Laisser les cornes aux vaches est un vrai signe de respect qui permet à l’animal de conserver toute sa dignité, tout en lui évitant la douleur de l’écornage.
De plus, une étude menée par le FIBL Suisse a montré l’importance des cornes dans la communication entre les animaux au sein du troupeau, dans leur métabolisme et pour leur digestion.
L’expérience montre que des élevages qui disposent de parcours extérieurs adaptés et de bâtiments suffisamment grands, dans un environnement non stressant et bienveillant pour l’animal, peuvent laisser les cornes aux animaux sans avoir de problème particulier.